Dimanche
25 juin à 15 h a eu lieu la première conférence de la saison,
organisée conjointement par le musée du Faouët et par l’Association des amis du
musée. Son sujet reprenait une partie du thème de l’exposition de cette
année : les
métiers vus par les artistes en Bretagne, et plus précisément
quelques métiers tournés vers l’Armor. Christian
Bellec, président de l’association, avait en effet choisi, pour l’occasion,
de donner un coup de projecteur sur trois métiers particuliers que pratiquaient
ces « paysans de la mer » :
les goémoniers, les ostréiculteurs et les paludiers.
Christian Bellec devant la diapositive de titre de la conférence |
Un auditoire attentif dans la salle de conférences du musée |
Remplissant en presque totalité
la salle annexe du musée, ce sont en effet cinquante
personnes qui ont assisté à cette conférence, par cet après-midi ensoleillé.
Un public attentif qui a pu ainsi découvrir tout d’abord l’extrême diversité
des artistes qui ont illustré le thème du ramassage
et du brûlage du goémon. Parmi ceux-ci, la plupart des membres illustres de
l’école de Pont-Aven, Paul Gauguin et Maurice Denis en tête, mais aussi des
artistes comme Henri Moret, Lionel Floch ou encore Jean-Julien Lemordant, bien
représentés sur les cimaises du musée. Le volet purement pictural s’est enrichi
d’un peu d’histoire sur les raisons économiques de cette industrie florissante
sur les côtes bretonnes de 1830 à 1930 et sur le pourquoi de cet essor
industriel : production d’abord de carbonate de sodium, indispensable à
l’industrie verrière, puis d’iode, aux vertus thérapeutiques.
Le thème des ostréiculteurs a été dominé par la figure de René-Yves
Creston qui, à l’occasion d’une commande de seize couvertures de menus pour le célèbre
restaurant Prunier à Paris, avait en 1929 effectué un véritable reportage sur
l’ensemble des étapes de la récolte du naissain et la « culture » de
l’huître plate en Bretagne sud, et plus précisément dans le golfe du Morbihan.
Certaines
de ces gouaches sont présentées dans le cadre de l’exposition, plusieurs autres
étaient exposées pour le temps éphémère de la conférence dans la salle où
l’auditoire se trouvait réuni. Leur description a permis au conférencier de
détailler les techniques très particulières et hautes en couleur, aujourd’hui
quasiment disparues, reposant sur l’utilisation de bouquets de tuiles chaulées.
Mais l’activité ostréicole sur le littoral nord n’a pas été oubliée. C’est
ainsi John Singer Sargent, artiste américain, ou le concarnois Fernand Le Gout-Gérard et à
nouveau Lemordant qui ont été évoqués, pour leur travail à Cancale ou dans le
bassin de Marennes-Oléron, les huîtres du golfe y finissant leur voyage pour y
être affinées.
Deux participantes vraiment très studieuses, qui... prennent des notes ! |
Le conférencier présente un dépliant publicitaire du restaurant Prunier |
Le troisième thème, celui des paludiers, a ramené l’auditoire sur le
littoral sud de notre région puisque l’activité salicole était concentrée sur
la presqu’île de Guérande et autour de Batz-sur-Mer. Là encore Christian
Bellec a mêlé présentation d’œuvres représentatives de Mathurin Méheut et
René-Yves Creston, illustrateurs infatigables des diverses activités exercées
en Bretagne au début du 20e siècle, et quelques explications d’ordre
technique sur la récolte du sel dans le damier géométrique des œillets, au cœur
de la saline.
Après 1h25 d’une conférence
dense, tant en informations qu’en nombre d’œuvres présentées, ceux-ci ont pu
poser quelques questions avant de pouvoir retourner dans les salles du musée et
peut être avoir un regard un peu différent sur certaines des toiles
exposées ?...
Rappelons que la prochaine
conférence aura lieu durant le week-end des journées du Patrimoine, le dimanche
17 septembre à 15h. Son thème sera un métier, certes exercé en Bretagne mais
aussi dans d’autres régions, celui des chiffonniers. En Bretagne ils portaient
le nom de pilhaouer. Leur activité,
parfois liée au troc, donnera l’occasion à Alain Bastendorff, vice-président de
l’association des amis du musée, qui animera cette conférence, de présenter
quelques exemplaires des faïences modestes mais spécifiques qu’ils échangeaient
lors de leurs transactions.
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